La vie de Mageswari Sreepaul a pris un tournant inattendu le 8 novembre dernier. Âgée de 25 ans, cette professionnelle de la communication s’est vue décerner le titre de Miss India Worldwide Mauritius. Loin d’être un simple couronnement, cette victoire marque le début d’un engagement profond et concret pour la société mauricienne.
« Je ne m’attendais pas à remporter ce titre. Il y avait d’autres candidates qui étaient tout aussi compétentes et méritaient tout autant la couronne », confie la jeune femme résidant à Chemin Grenier.
Si le monde de la mode l’a toujours fascinée, Mageswari Sreepaul souligne d’emblée la singularité de ce concours. Ce n’est pas uniquement un événement axé sur la beauté physique : il est intimement lié à une cause majeure, la sensibilisation au cancer. Le concours est associé à l’association CANMA (Cancer Association of Mauritius), faisant de la Miss élue une véritable ambassadrice de la santé publique.
Dans le cadre de la compétition, les candidates ont activement participé à des campagnes de sensibilisation. Elles ont sillonné des écoles, des centres commerciaux, des maisons de retraite et des centres sociaux pendant près de deux mois, touchant un public large, des plus jeunes aux personnes âgées.
L’expérience a été riche et révélatrice d’un déficit éducatif. « Nous avons été choquées de voir à quel point les enfants ne savaient pas ce que c’était le cancer », se souvient Mageswari Sreepaul. Elle raconte une anecdote marquante : « Je me souviens qu’un enfant de 10 ans m’a dit que le cancer, c’était un simple mal de gorge. »
Face à ce constat, les candidates se sont engagées avec enthousiasme à expliquer les bases de la maladie. « C’est bien de les éduquer dès le jeune âge », insiste-t-elle, rappelant l’importance de la prévention précoce.
Plusieurs ONG se sont associées à la campagne, apportant leur expertise. Si les miss ne détenaient pas toujours toutes les réponses aux questions du public, elles orientaient systématiquement les personnes vers des professionnels de santé, notamment les médecins collaborateurs de l’association, assurant un suivi spécialisé.
Une expérience marquante et porteuse de gratitude
Pour Mageswari Sreepaul, ce parcours a été profondément gratifiant. « J’étais dans une routine de vie, et là, j’ai rencontré le public et je me suis sentie importante. Je faisais quelque chose pour la société », explique-t-elle. Cette aventure l’a également aidée à renforcer son empathie. « Le contact direct avec les communautés m’a permis de mieux cerner les défis sociaux de l’île et de renforcer mon sens du devoir civique », dit-elle.
Maintenant qu’elle porte la couronne, l’engagement se poursuit. « Nous allons maintenant travailler sur d’autres projets, comme la lutte contre la drogue, mais aussi poursuivre les campagnes de sensibilisation au cancer. » Elle ne sera pas seule : les quatre autres finalistes du Top 5 participeront également aux futures initiatives, formant un front solidaire face aux enjeux sociaux.
Ce cheminement vers la lumière du podium n’est pas un hasard. Le monde de la mode et du catwalk a toujours fasciné Mageswari Sreepaul. « Quand j’étais jeune, j’aimais regarder les défilés de mode, notamment ceux des grands créateurs comme Dior, Victoria’s Secret ou Balenciaga. L’aura que dégagent les supermodèles m’a toujours fascinée. Elles ont tellement de self-confidence », confie-t-elle.
Son attrait pour la mode, le catwalk et le maquillage s’est développé très tôt. Durant son enfance, elle a fréquenté la SKAS Academy, où elle a appris à chanter, à faire du slam et à maîtriser l’art du catwalk : « J’ai passé toute mon enfance à la SKAS Academy, où j’ai appris plusieurs choses. Tout cela a développé mon côté créatif. »
Professionnellement, Mageswari Sreepaul travaille dans la communication et vient tout juste de terminer son Master en Marketing. C’est d’ailleurs cette envie de nouveauté et le désir d’oser ce qu’elle n’avait pas encore tenté qui l’ont poussée à s’inscrire au concours : elle voulait vivre une expérience inédite.
Un équilibre entre l’art et le soutien familial
Au-delà de son emploi du temps chargé et de ses engagements caritatifs, Mageswari Sreepaul, cadette d’une fratrie de deux enfants, trouve son équilibre dans des passions plus personnelles. Elle adore cuisiner des plats locaux, un savoir-faire transmis par sa mère. La peinture est également pour elle une forme de refuge et de méditation. Elle peint lorsqu’elle se sent éprouvée, privilégiant les portraits et les paysages pour exprimer ses émotions.
Dans toutes ses démarches, elle bénéficie du soutien inconditionnel de ses parents et de ses collègues. Le concours, au-delà de l’aspect compétitif, a aussi créé un fort lien avec les autres participantes. « Ce concours, au-delà d’une compétition, crée un bonding avec les autres participantes. Comme une famille, on se soutenait dans les moments difficiles. Chacun motivait l’autre », conclut-elle, soulignant la richesse humaine de cette aventure qui a transformé un moment difficile en une célébration de la solidarité.
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