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Simon Harel, CEO d’Ascencia : «Ce qui me passionne, c’est le placemaking : la création d’espaces vivants»

À la tête du premier groupe de centres commerciaux de Maurice, Simon Harel, CEO d’Ascencia, appartient à cette nouvelle génération de dirigeants qui réinventent l’expérience client. Avec une vision qui mêle exigence, créativité et sensibilité mauricienne, il transforme les malls d’Ascencia en lieux de vie, de rencontre, d’émotion. Derrière son parcours se cache celui d’un jeune professionnel qui a gravi les échelons pas à pas, porté par la discipline, l’écoute et la conviction que chaque détail compte. Aujourd’hui, il inspire une nouvelle génération de leaders : ceux qui veulent bouger les lignes, bâtir durable, et surtout, créer des expériences qui marquent.

Trois mots pour résumer votre parcours jusqu’à ce poste de CEO ?
Assiduité, ambition et rigueur. Ces trois valeurs m’ont porté jusqu’ici et continuent de guider chacun de mes pas. Mais au-delà des compétences, ce sont les personnes, les relations et la manière de travailler ensemble qui ont le plus compté. Faire les choses correctement, avec les bonnes équipes, crée de la valeur durable et un impact positif à chaque étape.

Je ne pense pas qu’il existe un moment précis où l’on se sent pleinement « prêt » à devenir CEO. On s’adapte, on apprend, on avance. Mon expérience en tant qu’Asset Manager m’a permis de comprendre en profondeur le business, les processus et les équipes, mais chaque nouveau rôle apporte son lot de défis à appréhender.

Ce qui m’a guidé dès le premier jour, ce sont mes valeurs : elles m’ont donné l’élan nécessaire pour sortir de ma zone de confort, construire des relations solides et concentrer mes efforts sur les décisions qui créent de la valeur pour l’entreprise.

Cela fait maintenant deux ans que j’occupe ce poste, et avec le recul, je peux dire que je me sens aujourd’hui pleinement à ma place. Le temps, l’expérience accumulée et la confiance des équipes m’ont permis de m’ancrer dans ce rôle.

Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans l’univers des centres commerciaux ?
Ce qui me passionne, c’est le placemaking : la création d’espaces vivants, où les gens ont envie de revenir. J’adore voir les sourires des visiteurs, ressentir l’énergie des animations et accueillir de nouveaux locataires. Cette dynamique constante est la signature de nos centres commerciaux et la raison pour laquelle ils restent leaders du secteur. C’est un univers en mouvement permanent, qui exige de se réinventer tout en gardant une dimension profondément humaine.

Comment réinventer un mall dans un pays où le shopping est devenu une véritable expérience sociale ?
Réinventer un mall, ce n’est plus seulement proposer des magasins. C’est imaginer des lieux de rencontre, de partage et de proximité. Le défi est de créer des espaces responsables et durables qui apportent du sens à chaque visite. Cela passe par plus d’art, de culture et d’événements qui célèbrent le mauricianisme et notre diversité. Nos centres sont également des plateformes pour des initiatives sociales, comme le Festival du Jazz avec Mo’Zar en avril. L’objectif est simple : offrir des lieux qui combinent durabilité, expérience sociale et impact culturel.

Quel mall d’Ascencia représente pour vous une étape symbolique dans votre carrière ?
Phoenix Mall. C’est là que tout a commencé pour moi, dans un contexte particulièrement complexe : Covid-19, accès difficile, incertitude générale. Il a fallu prendre des décisions stratégiques rapidement, notamment la connexion avec la station de métro, et transformer les défis en opportunités. Aujourd’hui, le succès du mall prouve que les bonnes décisions, prises au bon moment, peuvent tout changer. Cette étape a façonné ma manière de piloter et de délivrer des résultats tangibles.

Vous avez gravi les échelons rapidement : quel a été votre plus grand moteur ?
Je suis encore et toujours en apprentissage. Mon plus grand moteur, c’est la volonté d’utiliser l’influence et les responsabilités que m’offre ma fonction pour faire le bien autour de moi : créer un impact positif pour la communauté, protéger notre environnement et donner à nos équipes les moyens de grandir. C’est cette ambition d’avoir un impact utile et durable qui me pousse à avancer chaque jour.

Quel rôle jouent les jeunes talents dans la transformation d’Ascencia ?
Les jeunes talents ne sont pas seulement un atout pour Ascencia : ils en sont le moteur principal. Leur regard neuf, leur capacité à remettre les modèles en question et leur énergie sont indispensables dans un secteur qui évolue aussi vite que le nôtre.

Ce qui me frappe, ce n’est pas l’âge mais leur audace : ils n’ont pas peur d’essayer, de tester, d’expérimenter. Ils osent proposer des idées que nous n’aurions peut-être jamais envisagées il y a quelques années. C’est cette audace qui nous permet d’innover dans nos malls, de surprendre nos visiteurs et de garder une longueur d’avance.

Au quotidien, je vois des jeunes talents qui gèrent des projets complexes, qui prennent des responsabilités très tôt et qui influencent réellement la transformation de nos centres. Leur rôle n’est pas symbolique : ils contribuent, ils transforment, et ils nous bousculent quand il le faut.

Notre mission, en tant que leaders, est de créer un environnement où ils peuvent grandir, apprendre et s’exprimer.

Une expérience client qui vous a marqué ?
Une expérience qui m’a particulièrement marqué est l’accompagnement d’un nouvel opérateur arrivé sur le marché en pleine période de Covid-19, alors qu’il traversait des difficultés importantes. Grâce à beaucoup d’écoute, un travail collaboratif et des solutions adaptées, nous avons réussi à l’aider à se stabiliser, puis à se développer. Aujourd’hui, il est devenu une véritable référence dans son domaine.

Cette expérience m’a rappelé que placer le client au centre, surtout dans les moments les plus difficiles, peut créer un impact durable et transformer une relation commerciale en véritable partenariat.

Votre conseil à un jeune Mauricien qui rêve de devenir CEO ?
Au-delà du titre, ce qui compte vraiment, ce sont les valeurs et l’attitude. Osez sortir de votre zone de confort, appuyez-vous sur ce en quoi vous croyez, mais soyez aussi prêts à écouter les autres, à accueillir des points de vue différents pour challenger vos propres convictions. C’est en restant curieux, ouvert et dans une dynamique d’apprentissage que l’on progresse vraiment. Cherchez chaque jour à évoluer, à créer un impact positif autour de vous et à mettre votre énergie au service de quelque chose qui dépasse votre parcours personnel.

Une journée type dans la peau du CEO ?
Ma journée commence toujours en famille, avec mes deux garçons et ma femme, c’est mon moment d’équilibre avant d’entrer dans le rythme intense du bureau. Ensuite, rien n’est jamais vraiment « typique ».

Chaque journée apporte son lot de réunions, d’urgences, d’opportunités et parfois de décisions à prendre très rapidement. Je jongle entre visite des malls, rencontre des équipes, de partenaires ou prestataires.

Ce qui reste constant, en revanche, c’est mon rôle : être présent pour mon équipe, l’accompagner, débloquer les sujets clés et donner l’impulsion nécessaire pour avancer. J’essaie de rester disponible, d’être à l’écoute et de garder le cap, même quand l’agenda se bouscule.

Chaque journée est différente, mais le but ne change pas : faire grandir l’entreprise tout en faisant grandir les personnes qui la font vivre.

Votre rituel du matin ?
Mon rituel du matin, ce sont les dix premières minutes passées autour d’un café avec l’équipe exécutive. C’est un moment léger, qui nous permet de prendre la température du jour avant d’entrer dans des sujets plus complexes. Cette pause informelle crée de la cohésion et nous prépare à aborder la journée avec clarté.

La rencontre professionnelle qui a changé votre vision du leadership ?
Une rencontre en particulier m’a profondément marqué : celle avec Jean-Pierre Mamet, quelqu’un qui, avant même que je ne croie en moi, avait cru en mes capacités. Grâce à son soutien et sa confiance, j’ai pris mon premier rôle de gestion dans l’industrie manufacturière à 26 ans. J’ai observé comment il gérait des situations complexes avec calme et pragmatisme, transformant des enjeux intimidants en décisions claires. Ce jour-là, j’ai compris que le leadership, ce n’est pas seulement ce que l’on fait, mais la manière dont on se tient face aux défis. C’est une leçon qui m’accompagne encore aujourd’hui dans chacune de mes décisions.

La plus grande leçon tirée d’un échec ?
Un échec n’est un échec que si l’on n’en fait rien. Pour réussir, il faut accepter de tomber, en tirer des enseignements, se réinventer et avancer — et plus vite on le fait, plus vite on progresse. La compétition, lorsqu’elle est saine, devient alors un moteur : elle nous pousse à nous dépasser, à nous adapter et à chercher constamment de meilleures solutions. C’est cette capacité à apprendre de chaque expérience, même difficile, qui permet de transformer les obstacles en tremplins.

Comment garder l’équilibre entre stratégie, innovation et proximité humaine ?
Derrière chaque stratégie, il y a des femmes et des hommes. L’innovation n’a de valeur que si elle améliore la vie des équipes, des partenaires et des visiteurs. C’est en gardant cette proximité que l’on trouve les idées justes et que l’on avance concrètement.

Le détail qui fait la différence dans un mall ?
Les clients sont plus exigeants que jamais, et chaque détail compte. Chez Ascencia, nous veillons à ce que chaque visite soit agréable et mémorable : de l’accueil chaleureux à l’attention portée à l’aménagement, la décoration, l’ambiance et le confort des espaces. Ce sont ces petites attentions, visibles ou subtiles, qui font la différence et qui rendent nos centres uniques face à la concurrence.

Ce qui vous inspire pour les malls du futur ?
Je rêve de malls qui ont un impact positif — pour la communauté comme pour l’environnement. Des lieux durables, accueillants, ouverts, où l’on se retrouve, où l’on partage. Chaque projet est une opportunité de créer une valeur tangible, utile et humaine.

La valeur qui guide vos décisions ?
La promesse « Shaping Singular Places » guide chacune de mes décisions. Je me demande toujours : comment rendre chaque lieu unique, mémorable et utile pour nos visiteurs ? Mais au-delà de l’expérience, c’est l’intégrité qui oriente ma manière d’agir : rester honnête, cohérent et responsable. C’est ce qui me pousse, chaque jour, à chercher comment faire mieux pour nos équipes, pour nos visiteurs et pour la communauté.

L’initiative Ascencia qui vous rend le plus fier ?
Ce qui me rend le plus fier, ce n’est pas une initiative en particulier, mais l’ensemble des projets que nous menons. Chaque amélioration, chaque expérience s’inscrit dans une vision globale. En ce moment, par exemple, nous repensons nos installations et nos processus de tri de déchets à la source pour atteindre 70% de recyclage. Nous n’y sommes pas encore, mais nous avançons avec détermination. Ce sont surtout les équipes, leur engagement et leur envie d’apprendre qui me rendent le plus fier.

L’expérience shopping idéale en un mot ?
Singulière. Une expérience qui reflète notre culture locale, qui est accessible, confortable, et où chaque interaction compte.

Ce qui surprendrait les Mauriciens à votre sujet ?
Ce qui surprendrait sans doute les Mauriciens, c’est que je suis de nature introvertie. Pourtant, mon rôle m’oblige constamment à sortir de ma zone de confort et à aller à la rencontre de nombreux interlocuteurs pour le bien de l’entreprise. Avec le temps, cet exercice quotidien m’a beaucoup appris sur le leadership et sur la manière d’inspirer les autres, même lorsque cela ne m’est pas naturellement facile.

 

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