Eliot Chandoo, alias Drago RP : l’art de se relever et d’inspirer

Dans les rues de la Cité La Caverne, à Vacoas, Eliot Chandoo a grandi comme beaucoup de jeunes du quartier : entre rires d’enfants, musiques qui s’échappaient des fenêtres ouvertes, et réalités plus sombres qui rôdaient à chaque coin. Mais à l’inverse de certains, il a très tôt compris qu’il devait tracer sa propre voie. « J’ai grandi entouré de nombreux fléaux : l’alcool, les cigarettes, la drogue, et même la drogue synthétique qui devenait à la mode. J’aurais pu prendre la mauvaise voie, mais j’ai choisi de garder mon destin entre mes mains », dit-il.

Ce n’est pas simplement une déclaration : c’est l’affirmation d’une victoire quotidienne. Une promesse qu’il s’est faite à lui-même. « Je suis un enfant de la Cité La Caverne, mais j’ai prouvé que, même en venant d’un endroit comme le mien, on peut créer quelque chose de propre et de positif. »

Pour comprendre Eliot, il faut comprendre Drago RP, son nom d’artiste, un nom choisi, pensé, assumé. Drago, d’abord, est le diminutif de dragon. Un symbole qui dépasse la simple esthétique. « Pour moi, le dragon, c’est la force brute, l’ambition qui brûle, et un esprit combattant qui se relève toujours, même quand tout est contre lui. »

C’est cette force intérieure, presque instinctive, qu’Eliot a cultivée dans les moments où le monde semblait vouloir le faire plier. Mais le pseudonyme va plus loin. Il porte aussi un clin d’œil à l’iconique Monkey D. Dragon, personnage mystérieux et redoutable de « One Piece » : un homme calme, discret, invisible parfois, mais capable de tout renverser quand il entre en action. « C’est exactement l’énergie que je veux transmettre : calme en surface, mais violent dans l’impact. »

Quant au « RP », c’est la résilience et la passion. Ces deux lettres évoquent la rue, l’identité, la réalité crue de son vécu, une manière de rappeler que derrière l’ambition, il y a une histoire, un terrain, une vérité.

Une adolescence forgée dans la difficulté

La musique est entrée tôt dans sa vie. « J’ai grandi dans un environnement où la musique a toujours été présente. » Mais cette présence n’a pas suffi à effacer les difficultés. « Depuis mes 14 ans, ma vie n’a pas été facile : manque de ressources, manque de soutien, et des personnes sur qui je comptais qui ne m’ont jamais rendu la même énergie. »

Avec le recul, il ne parle ni avec amertume ni avec regret. Au contraire, il y voit une formation. Une école de vie. « Aujourd’hui, toutes ces expériences m’ont rendu plus mature et plus déterminé. »

Pour ne pas sombrer, Eliot s’est accroché à deux piliers : la musique et le sport. La gym, l’athlétisme, et tout ce qui construit la discipline intérieure. Ce sont ces pratiques qui l’ont aidé à façonner un esprit solide, un esprit capable de dire non, de résister, de persévérer.

Drago RP ne cherche pas à plaire. Il cherche à être vrai. Il décrit sa musique comme un mélange de dance-hall, afro et trap, un cocktail énergique, mais avec une identité qui lui appartient. « Mon flow, mon timbre, ma pose et mon énergie la rendent unique. Je ne fais pas de la musique juste pour faire du bruit : je la fais avec vision, détermination, et avec l’envie de faire vibrer les gens à travers ma réalité. »

Ce besoin d’authenticité traverse tous ses morceaux. Certains sont faits pour danser, se défouler, se libérer. D’autres, plus intimes, portent des messages forts.

Son titre « Inzistis » en est l’exemple parfait, un morceau auquel il est profondément attaché : « Il raconte des vérités sur des situations que nous vivons tous les jours. » Aujourd’hui, Eliot travaille déjà sur un nouveau single et un nouveau clip. Avec une ambition claire et assumée : « Amener un niveau plus professionnel, plus fort, plus qualitatif dans chaque projet. Les choses qui arrivent seront puissantes. »