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Sous le sapin : des personnalités livrent leurs émotions

Sous le sapin

« Quel est le plus beau cadeau que vous avez eu le bonheur d’offrir ou de recevoir dans votre vie ? » En ce 24 décembre, l’heure est au bilan émotionnel. Entre souvenirs d’enfance et gestes de pure générosité, plusieurs personnalités mauriciennes ont accepté de nous ouvrir leur cœur.

Shamima Patel : « L’empathie, cette offrande de l’âme »

Pour Shamima Patel, le plus beau cadeau de Noël réside dans notre capacité à donner de nous-mêmes à ceux qui en ont le plus besoin.
Pour Shamima Patel, le plus beau cadeau de Noël réside dans notre capacité à donner de nous-mêmes à ceux qui en ont le plus besoin.

Pour Shamima Patel, fondatrice de l’association Breast Cancer Care, la notion de présent dépasse largement les vitrines scintillantes et les objets matériels. Pour cette femme de cœur, qui a transformé son propre combat en une mission de vie, le plus beau cadeau ne s’achète pas : il s’offre avec l’esprit.

« Le plus grand présent que j’ai pu offrir à quelqu’un dans ma vie, c’est l’empathie », confie-t-elle. Alors que le monde s’apprête à célébrer Noël dans l’opulence et l’effervescence, Shamima Patel garde le regard tourné vers ceux pour qui les fêtes ont un goût de défi. Derrière les rires et les lumières, il y a la réalité silencieuse de ceux qui souffrent, notamment les patients atteints de cancer pour qui chaque jour est une bataille.

En tant que « cancer warrior » (guerrière du cancer), elle sait que le soutien est une boussole dans la tempête.

« Être là pour eux, les accompagner à traverser ces épreuves indicibles et leur insuffler la force de ne pas abandonner... Je pense que c’est là le plus beau des gestes. Il y a des personnes qui sont à bout de courage, et une main tendue peut tout changer », souligne Shamima Patel.

Son parcours face à la maladie a été le catalyseur d’une transformation intérieure. Ce qui aurait pu être une tragédie est devenu une source de lumière à travers la création de son association. Ces années d’engagement lui ont permis de faire des rencontres humaines, lui révélant la véritable essence de notre passage sur terre.

«On réalise alors la valeur inestimable de la vie. Face à la fragilité de l’existence, le matériel perd toute son importance. À Noël, le plus beau cadeau reste notre capacité à donner de nous-mêmes, à offrir un peu de paix à ceux qui en ont le plus besoin.»


Amrita Dyalah : «Le dictionnaire qui a tracé un chemin de lumière»

En 1995, Amrita Dyalah a offert un dictionnaire à un enfant dans le besoin, un geste qui a transformé un destin.
En 1995, Amrita Dyalah a offert un dictionnaire à un enfant dans le besoin, un geste qui a transformé un destin.

Pour l’artiste peintre et galeriste Amrita Dyalah, le souvenir le plus précieux est lié au poids du savoir. Son récit nous ramène en 1995.

« Je me souviens d’un enfant issu d’une famille aux moyens très limités qui avait besoin d’un dictionnaire pour ses études. Ses parents ne pouvaient pas se permettre cet achat. Alors, je le lui ai offert», raconte-t-elle.

Ce qui n’était alors qu’un outil de classe est devenu le socle d’une réussite exemplaire. Des années plus tard, Amrita Dyalah a eu le bonheur de voir cet enfant, devenu adulte, occuper un poste de haute responsabilité. « Je ressens une immense fierté en me disant que ce dictionnaire l’a sans doute aidé à tracer son chemin. » 

Fervente défenseuse de l’objet physique à l’ère du tout numérique, l’artiste rappelle que rien ne remplace le contact tactile avec la connaissance. 

« Même si Internet est aujourd’hui omniprésent, le dictionnaire reste pour moi un outil fondamental, presque sacré. Comme le journal que j’aime tenir entre mes mains, il représente un lien tangible et durable avec notre langue et notre culture. C’est un cadeau qui ne s’éteint jamais.»


Eric Triton : « Offrir une guitare, c’est offrir un destin »

Selon Éric Triton, la guitare est bien plus qu’un instrument : c’est un véritable compagnon de vie.
Selon Éric Triton, la guitare est bien plus qu’un instrument : c’est un véritable compagnon de vie.

Pour le virtuose Eric Triton, le plus beau cadeau ne se démode jamais et possède six cordes. Ce musicien de renom, dont l’âme vibre au rythme de sa passion, a un présent fétiche qu’il aime offrir aux enfants pour Noël : une guitare.

Pour lui, cet instrument n’est pas qu’un simple objet de divertissement ; c’est un compagnon de vie.

« La guitare est un instrument incroyable. Elle possède cette double vertu de nous offrir une relaxation profonde, mais aussi d’être un véritable gagne-pain», explique l’artiste. 

À ses yeux, maîtriser cet instrument est une assurance contre l’adversité. «Peu importe les épreuves qu’une personne traverse, si elle sait jouer de la guitare, elle aura toujours le pouvoir de gagner sa vie et de s’en sortir.»

Au-delà de l’aspect matériel, Eric Triton voit dans la guitare le moteur de la convivialité. 

« Que ce soit lors d’un pique-nique en famille ou au cœur d’une fête, celui qui pince les cordes devient instantanément l’âme de l’événement, capable d’égayer tout le monde », dit-il.

L’artiste n’offre pas seulement l’objet, il transmet aussi une ambition. Il encourage chaque enfant à ne jamais abandonner l’apprentissage, car la musique demande de la persévérance. La plus belle des récompenses pour lui? «Voir cette étincelle de joie pure dans les yeux des enfants lorsqu’ils reçoivent leur première guitare.»

Cette passion remonte à sa plus tendre enfance. Eric Triton confie qu’il a posé les yeux sur une guitare pour la toute première fois, quand il avait 2 ans. Une rencontre qui a scellé son destin : le 12 mars 1980, il montait pour la première fois sur scène avec son «amie la plus fidèle», entamant ainsi une carrière internationale qui continue d’inspirer des générations. Pour lui, offrir une guitare à un enfant, c’est lui donner la chance, un jour, de faire vibrer le monde à son tour.


Puvana Sarma : « Briser la solitude par la magie du partage »

Pour Puvana Sarma, la magie de Noël ne réside pas dans l’objet, mais dans l’instant précieux de connexion humaine qu’il crée.
Pour Puvana Sarma, la magie de Noël ne réside pas dans l’objet, mais dans l’instant précieux de connexion humaine qu’il crée.

Pour Puvana Sarma, enseignante et figure incontournable des soirées de la Tamil Federation qu’elle anime avec passion, le plus beau cadeau de Noël ne tient pas tant dans l’objet que dans l’instant de connexion humaine qu’il crée. L’année dernière, elle a vécu une expérience qui reste gravée dans son cœur, un geste de solidarité tourné vers les aînés.

Le décor est celui d’une visite empreinte de tendresse. « Ma mère a deux amies qui vivent seules ; leurs enfants sont établis à l’étranger et elles se retrouvent souvent isolées dans leurs maisons », confie Puvana Sarma. 

Consciente que la solitude est parfois plus pesante durant la période des fêtes, elle a décidé, accompagnée de sa mère, de transformer leur Noël.

Les bras chargés de présents — des parfums et des ustensiles de cuisine— elles sont allées frapper à leur porte. Mais au-delà des paquets joliment emballés, c’est l’accueil qui a bouleversé l’animatrice. 
« La joie qui se lisait sur leurs visages était tout simplement incroyable. Elles étaient rayonnantes », se souvient-elle.

Pour Puvana Sarma, ce moment a réaffirmé une vérité essentielle. « À Noël, le plus beau présent que l’on puisse offrir à ceux qui sont seuls, c’est notre présence, enrobée d’un geste de générosité. »


Kate Foo Kune : le luxe suprême de la présence retrouvée 

Après des années à l’étranger, la badiste a compris que la présence des siens est le plus grand révélateur de l’essentiel.
Après des années à l’étranger, la badiste a compris que la présence des siens est le plus grand révélateur de l’essentiel.

Pour la championne de badminton Kate Foo Kune, le plus beau des cadeaux ne se déballe pas, il se vit. Après avoir passé treize années à parcourir le monde pour les besoins de sa carrière internationale, la badiste a appris que la distance est le plus grand révélateur de ce qui est essentiel. Pour elle, le présent le plus précieux de ce Noël 2025 est tout simplement son retour sur le sol natal.

« J’essaie, autant que possible, de rentrer à Maurice pour les fêtes afin de les passer avec les miens », confie l’athlète. 

Pour celle qui a longtemps vécu loin des siens, le point d’orgue de la célébration n’est pas sous le sapin, mais autour de la table. « La tablée de Noël est, à mes yeux, d’une importance capitale. La présence de chaque membre de la famille, réunis dans le même espace, partageant le même repas, est le plus beau cadeau que nous puissions nous offrir les uns aux autres », confie Kate Foo Kune.


Rachel de Spéville : « Planter un arbre, c’est offrir un héritage vivant »

 Rachel de SpévilleLe théâtre et le cinéma n’ont plus de secrets pour Rachel de Spéville. Pourtant, lorsqu’on l’interroge sur le plus beau cadeau qu’elle ait offert, l’actrice quitte les projecteurs pour se tourner vers la terre. Son présent fétiche ? Un letchi, offert il y a quatre ans.

« Aujourd’hui, cet arbre a bien grandi et la personne à qui je l’ai offert s’apprête à faire sa toute première récolte. C’est un bonheur immense de voir ce cadeau évoluer avec le temps », confie Rachel de Spéville qui est également autrice. 

Pour Rachel de Spéville, offrir un arbre fruitier est un geste chargé de sens. C’est une invitation à retrouver les plaisirs simples et sensoriels de l’enfance, une période pendant laquelle le jardin était le plus beau des terrains de jeux.

« Je me souviens qu’en rentrant de l’école, je grimpais aux mûriers ou aux jamalacs pour en déguster les fruits directement sur la branche. Même si mon jardin actuel n’est pas immense, je rêve que mes enfants puissent eux aussi connaître cette joie de grimper aux arbres et de goûter à la générosité de la nature », explique-t-elle.

Au-delà de la nostalgie, Rachel de Spéville voit dans l’arbre un symbole universel. « L’arbre est à la base de tout. C’est le symbole de la vie, un cadeau infini qui traverse les générations. En plantant, on fait du bien à la planète, on nourrit les nôtres et on s’assure que le cycle de la vie continue. »


Varun Nunkoo : « Un scénario de générosité improvisé au coin d’une rue »

Varun Nankoo reste marqué par l’expression de gratitude sur le visage de cette marchande.
Varun Nankoo reste marqué par l’expression de gratitude sur le visage de cette marchande.

Pour le réalisateur mauricien Varun Nunkoo, le plus beau souvenir de Noël n’est pas tiré d’un script de fiction, mais d’une scène de vie réelle, capturée il y a douze ans. Alors qu’il venait de boucler ses études universitaires, le jeune cinéaste a vécu un moment qui a marqué son regard sur le monde.

Le décor se plante à Curepipe, un 22 décembre. Accompagné de deux amis, Varun Nunkoo s’arrête pour observer le ballet quotidien des marchands de rue. 

« Nous sommes restés là, pendant une trentaine de minutes, à regarder trois dames qui vendaient leurs produits. Deux d’entre elles proposaient des fruits et attiraient de nombreux clients, tandis que la troisième, assise avec des ‘brèdes’, restait désespérément seule », raconte-t-il.

Témoins de cette scène de solitude sous un soleil de plomb, les trois amis décident d’agir. Après avoir filmé quelques images pour un projet de vidéo, ils décident de transformer la journée de cette marchande. Ils réunissent une somme de Rs 1 500 qu’ils lui remettent spontanément.

« Je n’oublierai jamais l’expression sur son visage », confie le réalisateur. « On sentait que sa journée avait été éprouvante, assise au bord de la route sans rien vendre. Ce n’était pas seulement de l’argent que nous lui donnions, c’était une reconnaissance de sa peine. »  

Pour Varun Nunkoo, ce geste improvisé reste la plus belle «production» de sa carrière.

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