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Maladie cardiaque rare - Son cœur bat à 140 : Nazreen attend son dernier espoir

Trois interventions étaient programmées en Inde, aucune n’a pu avoir lieu.
  • À 41 ans, elle a besoin de Rs 727 800 pour une opération

Dans la petite maison de Tyack, le silence du matin est rompu par un bruit familier : celui d’un cœur qui s’emballe. Nazreen Mahomedbooram pose la main sur sa poitrine. 140 battements par minute. Encore. Toujours. Même quand elle ne bouge pas, même quand elle tente simplement de respirer.

À 41 ans, Nazreen ne vit plus. Elle survit. Chaque inspiration est un effort. Chaque pas, une épreuve. Sa vie s’est figée dans un cauchemar médical dont personne n’a encore trouvé la sortie. Une tachyarythmie sévère – probablement un « Inappropriate Sinus Tachycardia » – a transformé son quotidien en un combat permanent contre son propre corps. 

Et au-dessus de tout cela, plane une menace invisible mais réelle : le risque d’un arrêt cardiaque à tout moment. Son dernier espoir : une intervention chirurgicale en Inde, à plus de Rs 700 000. Un montant insurmontable pour Nazreen, qui vit avec sa mère de 70 ans. 

L’histoire de Nazreen n’a pas commencé avec le cœur. Elle débute à 12 ans, quand des douleurs articulaires violentes font irruption dans sa vie d’enfant. Le diagnostic tombe : rhumatisme sévère. À l’hôpital de Rose-Belle, on lui prescrit des traitements, mais les inflammations s’aggravent malgré tout.

À 25 ans, son corps commence à se déformer. La main droite d’abord, puis les genoux, puis progressivement la majorité de ses articulations. Les médecins tentent de calmer la douleur avec des injections directement dans les articulations - une torture répétée des dizaines de fois. Les mouvements deviennent difficiles, puis impossibles. Nazreen perd la capacité de travailler. Une pension d’invalidité devient sa seule ressource.

Puis, en 2018, tout bascule à nouveau. Après des années de rhumatismes et de traitements lourds, son cœur se met à battre différemment. Trop vite. Trop fort. Des palpitations violentes qui ne s’arrêtent jamais. Un cardiologue du privé la suit, puis la réfère à la Cardiac Unit de l’hôpital SSRN. On la stabilise tant bien que mal, mais l’arythmie persiste, s’aggrave.

Trois voyages, aucune réponse

En 2021, le ministère de la Santé l’envoie en Inde pour une ablation du nœud sino-auriculaire. L’espoir est immense. Mais là-bas, les médecins ne détectent rien d’anormal. Elle rentre à Maurice, le cœur toujours aussi déréglé.

Quelques mois plus tard, en décembre 2021, elle repart. Cette fois, une ablation et la pose d’un pacemaker sont prévues. Mais encore une fois, rien. « Zot pa finn trouv nanye anormal », raconte-t-elle, la voix encore marquée par l’incompréhension.

En 2024, troisième tentative. Troisième espoir. Mais le coup est encore plus dur : le cardiologue indien refuse l’intervention. Poser un pacemaker impliquerait de « relancer son cœur », lui explique-t-on, et son espérance de vie serait alors très réduite. L’hôpital préfère la renvoyer à Maurice.

Nazreen rentre une fois de plus, sans solution, sans soulagement. Le corps épuisé. L’esprit brisé. Aujourd’hui, dans la petite maison de Tyack, Nazreen et sa mère, deux femmes fragiles, tentent de se soutenir malgré la maladie, la fatigue et les difficultés financières. La mère, affaiblie par l’âge, ne sait plus comment protéger sa fille. Et la fille, trop malade pour marcher plus de cinq minutes, voit sa vie se réduire à des douleurs, des vertiges et des nuits d’angoisse.

« Mo leker bat 140, mo mars sink minit, mo fini fatige. Mo lame drwar inn invivab, mo lipie osi », confie Nazreen avec une sincérité déchirante. Chaque jour ressemble à un combat. Chaque malaise rappelle que le temps presse.

Une dernière chance

Face à l’impasse, Nazreen s’est tournée vers l’OMCA Foundation. Après de longues recherches, l’organisation a trouvé un hôpital spécialisé à Bangalore qui accepte enfin de lui poser le pacemaker dont elle a désespérément besoin. L’Aster Hospital, sous la supervision du Dr Naveen Chandra, électrophysiologue réputé, peut réaliser l’intervention que Maurice ne peut pas offrir : une ablation du nœud sino-auriculaire, suivie de la pose d'un pacemaker permanent.

Les médecins ont été clairs : il ne faut plus attendre. Sans cette opération, son cœur continuera de s’épuiser. Son corps, déjà fragilisé par des années de souffrances, ne tiendra pas longtemps.

Pour la première fois depuis longtemps, Nazreen voit une lumière. Mais cette lumière a un prix : Rs 727 800. Ce montant comprend l’évaluation médicale, la chirurgie, le séjour de trois semaines en Inde, les billets d’avion, l’accompagnement médical obligatoire et les dépenses imprévues. Pour une famille vivant dans la précarité, c’est une somme énorme.

L’OMCA Foundation, dirigée par Tawfick Dilloo, a lancé un appel de solidarité à la population mauricienne, aux entreprises, aux ONG, à tous ceux pour qui la vie humaine a encore un sens. Dans sa lettre au public, Tawfick Dilloo écrit : « Your generosity can truly make a difference and help save a life. » L’organisation précise également que Nazreen est pleinement éligible aux contributions Zakaat, pour les donateurs souhaitant orienter leur geste dans ce cadre spirituel. 

Le temps presse. Les médecins recommandent un départ immédiat pour Bangalore.Chaque contribution, même modeste, rapproche cette femme d’une intervention qui pourrait changer sa vie, ou simplement la lui rendre. Il ne s’agit pas d’un simple don. Il s’agit d’un geste de vie, de compassion. Un geste qui pourrait, réellement, sauver une âme en détresse.

Le cœur de Nazreen ne peut plus attendre.

Pourquoi une ablation et un pacemaker ?

Nazreen souffre d’un trouble grave du rythme cardiaque : son cœur s’emballe même au repos, le mettant en danger. L’ablation neutralise la zone responsable de ces battements anarchiques. Mais une fois ce « régulateur » affaibli, le cœur ne peut plus se contrôler seul. C’est pourquoi un pacemaker permanent est indispensable : il prend le relais et impose un rythme stable, évitant les accélérations ou ralentissements dangereux. Cette double intervention est aujourd’hui la seule option pour lui donner une vraie chance de survie.

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