Malgré un profit dépassant le milliard de roupies pour Air Mauritius, Megh Pillay met en garde. Dans une lettre adressée au conseil d’administration de MK, le Chief Executive Officer d’Airport Holdings Ltd livre une analyse sans complaisance des résultats financiers du premier semestre de l’exercice 2025-2026. Derrière un profit affiché, il décrit une situation structurellement fragile et appelle à une transformation en profondeur.
Il s’agit, selon lui, d’un bénéfice en trompe-l’œil, et Megh Pillay met en garde contre toute lecture triomphaliste des résultats financiers de la compagnie nationale. Si le transporteur affiche un bénéfice de plus de 22 millions d’euros, ce résultat ne saurait être interprété comme un signe de redressement durable. Le CEO d’Airport Holdings Ltd précise d’emblée que ce profit ne reflète ni une reprise ni une amélioration réelle des performances commerciales. Il s’explique principalement par un facteur entièrement externe : une baisse des dépenses en carburant, estimée à près de 24 millions d’euros. Autrement dit, sans cet allègement des coûts, la situation financière serait bien différente.
L’examen détaillé des indicateurs révèle, au contraire, une détérioration de l’activité. Air Mauritius a volé moins d’heures, transporté moins de passagers et enregistré un taux de remplissage inférieur à celui de la même période l’an dernier. Les revenus sont en baisse, affectant aussi bien le transport de passagers que le fret et les activités annexes. Ces résultats ne peuvent donc être présentés comme un tournant.
Autre point avancé : le risque de mauvaise interprétation au niveau du personnel. Megh Pillay alerte sur le fait qu’une lecture simpliste du bénéfice pourrait susciter des attentes en matière d’augmentations salariales ou de primes, alors même que l’entreprise fait face à une contraction de ses revenus et à une réalité opérationnelle fragile.
En conclusion, Megh Pillay appelle le conseil d’administration de MK à adopter une approche prudente et stratégique. Le bénéfice enregistré offre un répit temporaire, certes, mais ne doit ni masquer les vulnérabilités persistantes d’Air Mauritius ni retarder les réformes nécessaires à sa viabilité à long terme.
Ashna Nuckcheddy-Rabot
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