Une semaine après le décès de son fils en France, Indranee Goburdhan attend toujours le rapatriement du corps et réclame que la justice française fasse son œuvre. Selven, 43 ans, devait rentrer à Maurice pour les fêtes.
Le retour tant attendu ne se fera jamais. Indranee Goburdhan, 69 ans, devait accueillir son fils Selven ce vendredi 5 décembre pour célébrer ensemble les fêtes de fin d’année et leurs anniversaires respectifs. Mais le week-end dernier, cette habitante de Bain-des-Dames a appris le pire : son fils, établi en France depuis 13 ans, a été assassiné dans son appartement de Saint-Flour, dans le Cantal.
Comptable de formation, Selven Goburdhan travaillait comme maçon en France, où il subvenait aux besoins de sa famille restée à Maurice. « Mo garson li enn kontab, me Lafrans li travay kouma mason », confie sa mère, la voix brisée. Début 2025, après des années de démarches, il avait enfin obtenu ses papiers de résident. « Mama, vinn Lafrans, mo amenn twa promne », lui répétait-il régulièrement. Mais Indranee déclinait toujours : « Mo pa abitie, kouma mo pou al laba ? »
Pour cette mère, ce retour devait marquer un tournant. Elle espérait convaincre Selven de s’installer définitivement à Maurice. « Mo ti dir li retourne, nou mank li », confie-t-elle.
Un drame aux contours encore flous
Quelques jours avant sa mort, Selven avait téléphoné à sa mère pour lui annoncer qu’il lui enverrait de l’argent le lundi 8 décembre, destiné aux préparatifs des fêtes. « Li dir mwa si kitsoz manke, kan li vini nou aste », se souvient Indranee.
Aujourd’hui, une semaine après le drame, la famille ignore encore les détails précis du meurtre. « Nou pe trouv ena media franse dir li finn gagn trez kout kouto. Me ofisielman personn pa’nn vinn dir nou nanye », déplore la mère endeuillée, qui demande l’intervention des autorités pour clarifier les faits.
Selon plusieurs médias français en ligne, le corps de Selven a été découvert par les pompiers dans son appartement, portant de multiples blessures. Le suspect, un voisin de 59 ans déjà connu des services de police pour vol et usage de stupéfiants, aurait lui-même alerté les gendarmes après les faits. Face à cette tragédie, Indranee Goburdhan réclame que justice soit faite. « Mo dimann Lafrans fer lazistis pou mo zanfan », martèle-t-elle, exigeant que l’auteur présumé soit puni conformément à la loi.
En attendant, la famille doit faire face à une autre épreuve : rapatrier la dépouille. Pour cette retraitée aux moyens limités, le coût est prohibitif. Des entreprises funéraires mauriciennes réclameraient environ
Rs 250 000, tandis qu’une société française aurait avancé un montant de près de Rs 500 000. Via une tutrice, la famille Goburdhan tente de finaliser les démarches administratives nécessaires au rapatriement.
Passionné de construction, Selven était l’un des trois enfants de la famille. Parti en France en 2012 avec l’espoir d’offrir un avenir meilleur aux siens, il maintenait un contact régulier avec sa mère grâce aux appels vidéo. « Li ti pe montre mwa kan li sorti dan Pari », se remémore Indranee, qui souhaite désormais offrir à son fils des funérailles dignes de ce nom.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !

